Rencontre avec les Thais : Une expérience solidaire au Vietnam
L’ethnie Thaï au Vietnam habite dans les maisons sur pilotis en bambou ou en bois entourées de claies ou de planches. Selon les groupes Thaï, l’architecture des maisons est différente. Chez les Thaï noir, le toit a la forme d’une carapace de tortue, avec des khau kút (antéfixes), rapportées aux deux extrémités du faîtage. Chez les Thaï blanc, les maisons représentent l’architecture rectangulaire et sont agrémentées d’un balcon sur la façade ou tout autour. Seules les maisons des Thaï de Muong Lo conservent encore de nombreux traits traditionnels avec une seule échelle accès.
Pour les Thaï au Vietnam, l’agriculture joue toujours un rôle important dans la vie quotidienne. Ils plantent le riz, mais, patate douce, coton, indigo, cucurbitacées, haricots…sur les champs en terrasse.
Avant 1945, les Thaï avaient comme coutume de se marier en prenant en compte les classes sociales. C’est-à-dire qu’un jeune paysan ne pouvait se marier avec la fille d’un mandarin. Si une paysanne s’est mariée à un fils de mandarin, cela n’était jamais considéré comme femme légitime.
Les Thaï ont la riziculture comme l’activité principale dont le riz gluant prend la première place. Outre la culture sur brûlis en vue de la production de maïs, de cacahuète et de sésame.., les familles vivent aussi d’autres moyens comme l’élevage des animaux domestiques, le tricotage, la fabrication céramique…En visitant les villages colorés de Mai Chau ou de Hoa Binh, il est fort à parier que parmi les ethnies du Vietnam, l’un des plus beaux brocarts se font chez les Thaï.
L’ethnie Thaï se divise en plusieurs groupes locaux : Thaï Khao (Thaï Blanc), Thaï Dam (Thaï Noir), Thaï Chieng ou Thaï Muong (Hang Tong), Thaï Thanh (Man Thanh), Thaï Muoi, Pu Thay, Tho Da Bac, Thaï Moc Chau (Thaï Deng). Les Thaï au Vietnam vivent dans les provinces du Nord-Ouest du Vietnam, sur le territoire allant du Fleuve Rouge jusqu’à la rivière Lam.
Traditionnellement, les hommes de Thaï se caractérisent par un costume de brocart indigo qui se remplace depuis des années par des vêtements plutôt contemporains. Les femmes, quant à elles, restent fidèles à la tenue traditionnelle avec un chemisier typique « ao Com » blanc, vert ou noir. Le blanc semble toujours leur favori. Si les Thaï blancs portent des chemisiers à manches courtes et à col en V, les Thaï noirs préfèrent ceux plus discrets à col montant. Dans les deux cas, ce sont les lignes de boutons en forme de papillon qui mettent en lumière ces chemisiers. « Ao Com » va très bien avec une jolie ceinture et une jupe longue noire qui a parfois une bordure vivement colorée. Omniprésent au quotidien, cette tenue se voit dans les champs, au marché, mais aussi dans les festivités et le mariage.
A l’égard de “ao dai”, tenue traditionnelle des Vietnamiennes, c’est “ao Com” qui met en valeur la beauté féminine de l’ethnie Thaï. Simple dans l’ensemble, mais l’habillement des Thaï n’est pas pour autant moins séduisant pour des motifs traditionnels remarquables. Apanage des filles, le foulard Pieu, minutieusement brodée, en est exemple qui fleure bon la douce humeur sur le visage des Thaï noirs. Les motifs d’un Pieu, en zigzag ou des losanges, multicolore ou unicolore, font tous ressortir la beauté ainsi que l’âme des populations des montagnes.
C’est souvent près des sources qu’on trouve les hameaux des Thaï chacun rassemble des dizaines jusqu’à une centaine de maisons en bois sur pilotis. Une demeure, au toit en tuile ou en feuilles de palmier, possède trois ou cinq travées selon la situation familiale.
De même que les Kinh, les Thaï pratiquent le culte des ancêtres dans chaque la famille. Leur croyance religieuse est pourtant différente vu qu’ils sont polythéistes. Dans le mariage, selon leur coutume, avant de résider dans la maison propre au couple, le marié se doit habiter dans la famille de son épouse jusqu’à l’arrivée d’un bébé.
A l’arrivée du nouvel an, ils ont pour tradition d’organiser, entre autres, le rite de la prise d’eau, la fête du «nouveau riz» et la fête du premier coup de tonnerre souhaitant une nouvelle saison florissante…
L’ethnie Thaï possède un grand patrimoine culturel et spirituel, divisée en deux parties : l’une populaire et l’autre des classes supérieure. On peut citer des ouvrages d’un millier de pages, des mélodies, des textes sur la morale, la religion, les us et coutumes, des légendes, des contes et d’autres genres littéraires et folkloriques. En mentionnant les arts Thaï, on ne peut pas oublier les danses que les jeunes pratiquent souvent pendant les nuits de fête dont le xoè vòng (la danse populaire), la danse de la cueillette, la danse des rameurs, la danse à bouclier, la danse aux chapeaux et le « mua sap ». Côté folklorique, les Thaïs sont parmi les plus grands amoureux de chant et de danse. Ce qui se traduit par les spectacles tant variés qu’attractifs qui sont très appréciés par les visiteurs de tous les coins. Lors de votre séjour dans un village, ne manquez pas l’une des scènes de danse traditionnelles de «mua xoe », « mua sap », ou « mua quat » dont certaines séduisent nombreuses audiences au-delà des frontières.
L’un de coup de cœur des voyageurs partant à la découverte des ethnies du Vietnam est certainement la cuisine des Thaï qui invite à bon nombre de spécialités succulentes dont les plats grillés sont au top. Toute sorte de grillade à base de bœuf, de buffle, de poule ou de poisson est préparée avec une attention particulière, utilisant des ingrédients simples comme piment, ail, gingembre… jusqu’aux épices discrètes comme « mac khen » (poivre local)…
De part une recette raffinée, ce qui importe est le soin apporté par la cuisinière qui, avec sa créativité, saura réveiller toutes vos papilles et vos pupilles. Si vous avez l’occasion de partager un repas avec une famille des Thaï, c’est une grande variété d’odeurs et de parfums de la montagne qui s’offre à vous pour une surprise aussi savoureuse qu’agréable. Le riz gluant est le plat le plus populaire qui est l’âme du fameux « com lam », un plat simple qui est un bon compagnon des paysans de Thaï et bien prisé par les voyageurs aussi. Notons que les jeunes bambous amers ou doux et les légumes toute fraiches contribuent aussi à un repas à la fois copieux et équilibré pour lesquels les Thaï se passionnent et préservent sans faille.